LA CARTE DE ZUNDTEN ET PUTEAUX EN 1565Par Jean-François Martre
Les archives françaises recèlent des trésors.
A l'instar de cette incroyable carte de l'allemand Mathis Zundten, archivée à la BNF : cet extrait du plan de Paris et de ses environs donne une
cartographie très imagée des lieux et des scènes sur une période troublée.
Voyez-vous ces moulins tout autour de Paris ? Et ces joueurs de balle à Saint-Germain s'entraînent-ils au jeu de paume ? Et ces campements
militaires, à l'Ouest de Paris ?
Puteaux, un villageDans un premier temps, c'est Puteaux qui nous intéresse, à travers l'histoire racontée par cette carte. Puteaux, appelé ici Büdiaüs, c'est le village que l'on voit des terrasses du château de Madrid dont tout le monde parle car il vient d'être enfin achevé avec la pose des dernières céramiques, là-haut, sur l'embase des cheminées. On l'a surnommé le château de faïence. Il brille de mille feux au soleil couchant. L'architecte qui a défendu et réalisé cette merveille habite Puteaux, il s'appelle Girolamo della Robbia. Il a été recruté par François 1er en 1525 lorsque ce dernier donna l'ordre de construire cette résidence et transforma le bois de Boulogne en chasse royale entourée de murs. Remarquez-vous sur cette carte les cerfs qui viennent s'abreuver au bord de la Seine ? Della Robbia installe ses ateliers à Suresnes où il trouve facilement de l'argile au Mont-Valérien. Les livraisons se font par bateau en contournant l'ile de Puteaux. Il fait partie de l'entourage italien de Catherine de Médicis qui va lui demander de faire son gisant qu'elle refusera finalement le trouvant trop maigre. Propriétaire terrien, on retrouve des traces de sa famille à Puteaux jusqu'en 1700. Un village apprécié par la courLa cour connaît Puteaux car elle y passe quand elle se rend au château de Saint-Germain-en- Laye, empruntant le bac de Neuilly que l'on voit sur cette carte. La montée de la côte de Chantecoq est renommée pour être difficile. L'entourage italien de Catherine de Médicis s'implante sur ces lieux et notamment son conseiller Hiérosmes Gondi achètera une propriété à Saint-Cloud qui deviendra le futur château. L'église de Puteaux n'était alors qu'une chapelle, sans clocher, contrairement à la représentation de cette carte, ni cimetière ; elle est dédiée à la Vierge Marie et vient de recevoir de très beaux vitraux dont on peut encore voir les restes aujourd'hui. C'est une succursale de la Paroisse de Suresnes dont le curé, Nicolas Watin assure la célébration des services divins moyennant une rente annuelle de 50 livres. Ce Nicolas Watin est en même temps le Principal du collège Fortet à Paris, futur collège Louis Le grand. Le bourg de Puteaux compte une cinquantaine de feux soit environ 200 habitants. L'activité principale est celle de la vigne mais on trouve aussi des vergers et des produits maraichers destinés à être vendus à Paris (asperges, poireaux.). Les noms de ces vignerons sont les mêmes depuis des années et ils font partie du patrimoine du bourg. Ils s'appellent Nézot, Guillaume, Certainville, Guedon, Savary, Berthelot, Petit. Deux cent trente ans plus tard, c'est un Nézot qui sera le premier maire de Puteaux. - Cette carte raconte beaucoup plus de choses que dans ce résumé. l'enquête continue pour vous en dévoiler plus, bientôt ! - Vous pouvez consulter cette carte sur le site Gallica en cliquant sur ce lien : --> "https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8400584g.r=plan de paris et ses environs 1565?rk=21459;2"J.F.M. - 09-2020 |
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