CONFERENCES SAISON 2021 / 2022



" LA VIENNE DU XIX° SIÈCLE "

Par Madame Véronique Defauw
Le samedi 18 septembre 2021 à 15h00 (Palais de la Culture)

« Si Vienne fascine c'est par ce qu'elle clôt le Siècle des Lumières et s'avance vers les ombres tragiques du fascisme. Cette période culturelle brillante et bientôt malade de ses ambiguïtés, n'a jamais tant produit de talents, célèbres Comme Klimt, Otto Wagner ou Schiele mais aussi oubliés que nous tenterons de faire renaitre. »

En effet la Ville de Vienne connait au cours du XIX° siècle une importante évolution : elle a sa première gare de chemin de fer des 1837. Les fortifications sont remplacées par le RING. Elle va avoir son Musée d'Histoire de l'Art, et son Museum d'Histoire naturelle ouverts en 1897. C'est cette mème année qu'est fondée la Sécession Otto Wagner, Gustave Klimt.

C'est une période faste dans tous les domaines : médecine avec Semmelweis qui prône le lavage des mains avant d'accoucher les femmes, psychanalyse : début de Freud et bien d'autres comme les compositeurs Gustav Mahler et Arthur Schoenberg, l'écrivain Arthur Schnitzler.

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" LA SCULPTURE FRANCAISE CLASSIQUE "

Par Madame Héléne De La Selle
Le samedi 16 octobre 2021 à 15h00 (Palais de la Culture)

La sculpture française du XVIIe siècle offre la même richesse et la même variété que l'architecture. Surtout religieuse dans les premières décennies, elle reste marquée d'influences diverses (maniéristes ou réalistes...) comme en témoigne l'æuvre de Jacques Sarrazin. Avec le régné de Louis XIV, se mettra en place l'unité du « grand style ». Pierre Puget se démarquant cependant de la production nationale par une violence baroque, admirée de nos jours, mais qui L'écarta à l'époque des grands chantiers royaux. Girardon et Coysevox s'imposeront comme les principaux auteurs de la grande statuaire de Versailles.

La peinture françaises (1) : Le courant officiel. Au tout début du XVIle siècle, la peinture française est en crise. Mais le double contexte de la Contre-Réforme et de l'essor de I 'architecture privée va favoriser la peinture aussi bien religieuse que profane. Simon Vouet, formé en Italie est très marqué au départ par l'influence de Caravage. Mais il va ensuite évoluer vers une peinture lumineuse et typique de ce que I'on appelle le "baroque française", l'art du règne de Louis dont il est le meilleur représentant.

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" L'ASIE CENTRALE DE TAMERLAN (1370-1507) "

Par Monsieur Marc TOUTAN du CNRS
Le samedi 13 novembre 2021 à 14h30 (Palais de la Culture)

Si le nom de Tamerlan évoque pour le grand public des images de fleuves de sang et de monceaux de crânes, il en va tout autrement pour les historiens de l'art et les autres spécialistes de cette période. Le royaume timouride, fondé par le conquérant dans un monde bouleversé par le cataclysme mongol, devient progressivement le théâtre d'une véritable « Renaissance » qui n'a alors rien à envier à celle que connaissent les États européens à la même époque. Un formidable essor scientifique, artistique et culturel fait de Samarcande une cité renommée dans tout le monde musulman pour son architecture monumentale et les calculs de son observatoire astronomique. Et Hérat (aujourd'hui en Afghanistan), la seconde capitale, est quant à elle significativement qualifiée de « Florence de l'Orient ».

Dernier grand conquérant nomade, Timour (le véritable nom de Tamerlan) n'est en ce sens pas l'ultime avatar de Gengis Khan. À la différence de celui qui a pu représenter pour lui un modèle, Timour ne règne pas sur le monde des steppes. Il s'en rend maître mais n'aspire pas à les gouverner. Ce sont les oasis qui constituent le cour de son domaine. Il y fait donc ériger des palais, des mosquées, des mausolées madrasas qui comptent parmi les chefs-d'ouvre de l'architecture médiévale. Mais il est aussi soucieux de prospérité économique et fait construire des caravansérails, des routes, des ponts pour favoriser les échanges commerciaux. En transférant de grandes quantités de richesses, d'artisans et de savants à Samarcande, il fait de la Transoxiane le foyer d'une des plus hautes expressions de la culture perso-islamique. Dès la mort de Timour, ses fils et petits-fils perfectionnent cette matrice esthétique pour faire de « la culture timouride » un modèle qui inspirera les Ottomans, les Safavides de Perse et les Grands Moghols d'Inde.

Avec le règne de ce bâtisseur de civilisation qu'est Tamerlan l'Asie centrale occupe une nouvelle place. Longtemps sise au carrefour des mondes chinois, perse, mongol, turc et russe, elle ne constitue plus désormais la périphérie mais le centre d'un empire.

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"Le célibat dans la noblesse française d'Ancien Régime"

Par Madame Juliette Eyméoud
Le samedi 11 décembre 2021 à 15h00 (Palais de la Culture)

"Pourquoi la noblesse française du XVIIe siècle a-t-elle choisi de conserver la moitié de ses membres dans le célibat ? Quelle pouvait être la vie d'un ou d'une célibataire noble ? Le célibat était-il signe d'exclusion et de solitude ou, au contraire, celui d'une vie active et entourée ?

Juliette Eyméoud présentera les conclusions de sa thèse, "Le célibat dans la noblesse française d'Ancien Régime", réalisée à l'EHESS sous la direction de Fanny Cosandey (soutenue en décembre 2020).

Ce travail de recherches a permis d'isoler le XVIIe siècle comme fabrique de célibataires nobles, pour des raisons économiques, sociales et symboliques propres au second ordre.

Il a également montré l'ampleur démographique du célibat, ou plutôt des différentes formes de célibat. Hommes et femmes, religieux et laïcs, composent cette population de célibataires nobles.

A une présentation globale du phénomène, succédera une série de portraits qui permettront de témoigner des raisons du célibat (à l'échelle des familles) et de ses conséquences à l'échelle individuelle. A rebours des images de sacrifiés que l'on imagine, les célibataires nobles du XVIIe siècle présentent des profils variés - allant du militaire de carrière à l'aristocrate parisienne, en passant par l'évêque-courtisan ou à l'abbesse renommée pour sa ferveur - et sont des personnages nécessaires à l'équilibre des lignages."

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" HISTOIRE DU MÉDICAMENT "

Par Monsieur Jean Roussaux
Le samedi 15 JANVIER 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Le médicament est aussi vieux que l'espèce humaine puisque la maladie accompagne celle-ci depuis la nuit des temps. C'est d'abord dans la nature, sa mère nourricière, que l'homme a cherché, comme beaucoup d'autres animaux, les remèdes destinés à soulager voire à guérir ses maux. Il a appris à distinguer les plantes qui lui étaient bénéfiques et celles qui l'empoisonnaient.

C'est en Inde, en Chine et en Egypte que l'on trouve les premières traces d'une thérapeutique qui faisait le plus souvent appel aux vertus des plantes mais aussi à des sécrétions et dépouilles animales ainsi qu'à des minéraux. Tous avaient été sélectionnés de manière empirique.

L'utilisation de ces remèdes a longtemps conservé un aspect magique et le traitement de la maladie restera d'abord indissociable de la sorcellerie et de la croyance en des forces surnaturelles. L'art de guérir était alors réservé aux dieux, aux sorciers, aux guérisseurs ou aux religieux, la prière précédant parfois la prescription médicale comme chez les hébreux. Chez les grecs la médecine était divinisée, elle avait ses temples à Epidaure, à Rhodes ou à Cos
Pourtant, au fur et à mesure que se sont développées des observations scientifiques de qualité, l'art de guérir et l'utilisation du remède ont quitté progressivement la sphère du magique et du religieux pour devenir rationnels, abandonnant l'esprit de système qui caractérisait la vieille médecine. Le sorcier ou le religieux cédèrent la place au médecin qui prescrit les remèdes et à l'apothicaire qui les prépare et les vend.

Des premiers recueils de remèdes comme le Pent'sao, en Chine ou le papyrus d'Ebers en Egypte jusqu'aux pharmacopées actuelles si riches en médicaments destinés à traiter la plupart des maux, que de chemin parcouru. C'est ce chemin ponctué par l'évocation des drogues des médecins grecs, les apports de l'alchimie, la découverte des principes actifs des plantes médicinales, l'introduction des médicaments de synthèse par Paul Ehrlich et les travaux sur les antibiotiques et de bien d'autres médicaments encore que cette conférence vous invite à parcourir.

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De « La Bergère et le Ramoneur »           au « Roi et l'Oiseau » :
                   généalogie d'un mythe "

Par Monsieur Sébastien Roffat
Le samedi 12 février 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Cette conférence revient sur le tournage plus que chaotique du premier dessin animé de long métrage français, la Bergère et le Ramoneur (1953), réalisé par Paul Grimault scénario de Jacques Prévert, studio les Gémeaux. Presque 10 ans de tournage, un budget multiplié par 10 pour finalement se terminer par des procès intentés par Grimault et Prévert contre leur producteur. Le studio des Gémeaux fait faillite et le film a depuis disparu. Pourtant, Grimault n'a jamais vraiment abandonné son rêve et en 1980, il propose au public une version modifiée intitulée « Le Roi et l'Oiseau » et qui a connu un grand succès.

Cette conférence évoquera donc à l'aide d'archives totalement inédites l'histoire de ce film mythique et son étonnante production.

Sébastien Roffat est historien, spécialiste du cinéma d'animation. Il a publié huit ouvrages sur le sujet dont «la Bergère et le Ramoneur » de Paul Grimault et Jacques Prévert :« Chronique d'un désastre annoncé » (L'Harmattan, 2020). Il enseigne depuis presque 20 ans au collège Maréchal Leclerc de Puteaux.

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" Les grands mécènes Russes "

Par Madame Véronique Defauw
Le samedi 12 mars 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Du XIX° siècle à la Révolution bolchevique, de riches industriels russes investissent dans l'art avec l'ambition d'éduquer le peuple et de lui offrir musées, ateliers, de promouvoir les artistes russes. Ils ouvrent leur pays à l'art contemporain, collectionnant avec passion et parfois frénésie la peinture impressionniste, mais aussi fauviste, cubiste. Ils ont pour nom Mamontov, Chtchoukine, Morozov. Ils se connaissent, s'influencent, rivalisent. Nous les suivrons dans leur grandeur, mais aussi dans leur déroute.
Mamontov, (1848-1918), dans sa villa, reçoit de grands artistes russes: peintres tel Ilia Répine, chanteurs tel Chaliapine, compositeurs tel Tchaïkovski, Rimski-Korsakov.
Chtchoukine(1854-1934) a souvent séjourné à Paris où il se familiarise avec l'impressionnisme et le post impressionnisme et achète des ouvres de Claude Monet, Gauguin, Van Gogh et des débuts de Picasso.
Les Morozov sont deux frères: MikhaÏl (1870-1903) qui découvre Picasso, et Ivan (1871-1921) qui achète des ouvres de peintres russes puis Picasso, Cézanne...

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" La Turquie: Soliman le Magnifique "

Par Monsieur Frédéric Hitzel
Le samedi 2 avril 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Pourquoi Soliman, surnommé « le Magnifique » par les Occidentaux, « le Législateur » par les Turcs, est-il considéré comme le plus grand sultan de l'Empire ottoman ? Pourquoi est-il aussi célèbre, si ce n'est plus, que d'autres princes orientaux, tels que Toutankhamon, Gengis Khan ou Tamerlan ? Pourquoi est-il le seul à être communément inclus parmi les grandes figures de l'histoire universelle ?
À ces questions, il existe plusieurs réponses. Tout d'abord, un règne impressionnant par sa durée, de plus de quarante-cinq ans (1520-1566), exceptionnellement long pour l'époque. Par ailleurs, Soliman est contemporain de deux grands monarques de la Renaissance : François Ier, né comme lui en 1494, et Charles Quint, né en 1500. Cette proximité d'âge est importante car elle crée une compétition entre ces trois monarques pour gouverner l'Europe au XVIe siècle.
Soliman c'est aussi une personnalité remarquable. Il passe pour être un homme sage, d'une exceptionnelle élévation morale, fidèle à ses engagements, vertueux dans sa vie privée, remarquablement instruit et zélé en matière de religion. Mais plus que tout, son règne correspond à l'apogée de l'expansion ottomane, tant en Europe balkanique et centrale qu'en Méditerranée et au Proche-Orient. Enfin, comment ne pas évoquer cette grande métropole qu'est Constantinople, devenue Istanbul qui, au XVIe siècle, devient la ville la plus peuplée du monde ?
Le règne de Soliman, souvent qualifié de « siècle d'or » apparaît incontestablement comme l'une des périodes les plus brillantes de la civilisation ottomane dans des domaines aussi variés que la poésie, la cartographie, les textiles, les arts décoratifs, l'architecture. C'est aussi à cette époque qu'apparaissent de nouveaux produits: le café, les fleurs à bulbes comme les tulipes, qui, à partir de son règne vont progressivement conquérir l'Europe puis le monde.

Frédéric Hitzel
Chercheur au CNRS, spécialiste de la civilisation ottomane

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«La peinture française
                            du XVIIe siècle»

Par Madame Hélène De La Selle
Le samedi 30 avril 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Le courant officiel. Au tout début du XVIIe siècle, la peinture française est en crise. Mais le double contexte de la Contre-Réforme et de l'essor de l'architecture privée va favoriser la peinture aussi bien religieuse que profane. Simon Vouet, formé en Italie, est très marqué au départ par l'influence de Caravage. Mais il va ensuite évoluer vers une peinture lumineuse et typique de ce que l'on appelle le « baroque français », l'art du règne de Louis XIII dont il est le meilleur représentant.

Le courant caravagesque. En parallèle du courant officiel de Vouet, et dans la lignée de Caravage, les peintres dits «de la réalité » représentent un des courants les plus importants de cette première moitié du siècle. Georges de la Tour, dont la peinture, tout en intériorité, est typique de la spiritualité française de l'époque, et les frères Le Nain, célèbres pour leurs scènes paysannes, en offrent deux aspects très différenciés et d'une grande richesse.

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« La Kabylie en partage
         Dans l'intimité des femmes »


Par Madame Dominique Martre
Le samedi 21 mai 2022 à 15h00 (Palais de la Culture)

Dans les années 1970, j'ai enseigné pendant un an dans le collège de M'Chedallah, un village situé aux confins de la petite et de la grande Kabylie, au pied de la montagne du Djurdjura, magnifiquement plantée de figuiers et d'oliviers.
Les habitants l'appelaient encore « Maillot » (et c'est toujours le cas aujourd'hui) du nom que l'administration française lui avait donné en 1882, après l'avoir créé sur les terres de leurs ancêtres, séquestrées en représailles pour leur participation à l'insurrection de 1871.
Outre le nom, les traces de la colonisation étaient visibles à M'Chedallah, notamment par le biais des forêts napalmées, des anciennes demeures de colons, portant toujours leurs noms et que les habitants avaient réinvesties, ainsi que l'enfermement des femmes dans leurs maisons.
Ces femmes, je les avais découvertes par l'intermédiaire de mes élèves, elles m'avaient chaleureusement accueillie et j'avais partagé leur quotidien autant que des moments de bonheur ou de drames. A partir du journal que je tenais quotidiennement, j'ai décidé de retracer des fragments de leurs histoires qu'elles m'avaient racontées, puis de celles des hommes que je côtoyais aussi, histoires qui s'enrichirent de mes nouvelles rencontres en France et en Algérie, dans les années 2000.
Il me fallait donner à mes personnages un socle historique. C'est ainsi qu'à partir de mes recherches dans les documents d'archives, de mes lectures et de mes échanges avec les habitants, je me suis employée à reconstituer l'histoire de la création et de la vie du centre de colonisation jusqu'en 1962, puis des événements qui l'ont traversé jusqu'après "la décennie noire".

Dominique Martre
Auteur du livre la Kabylie en partage - Dans l'intimité des femmes

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