Camille Renault Salle du restaurant de Camille Renault (photo G. Leclerc) Bar de l'arrière salle du restaurant (photo G. Leclerc) Le restaurant de Camille Renault avant la démolition de l’immeuble (Photo G Leclerc) Différents portraits de C. Renault (Photos G. Leclerc) Le bateau de pierre Camille Renault,restaurateur à Puteaux, collectionneur et mécène (1904-1984)par Muriel Damoizeau
Il est né le 2 mai 1904 à TRIE CHATEAU, près de Gisors, de parents et grands parents boulangers. Dans son enfance, il fréquente l’école communale de Gisors. Cette rue comptait de nombreux marchands de couleur. Au 14 se trouvait la boutique du père Tanguy qui fut le lieu de rencontre des plus importants représentants des mouvements impressionniste, néo-impressionniste, symboliste, Nabi, etc. Emile Bernard a pu dire : « L’école de Pont-Aven est née dans la boutique du père Tanguy ». Emile Bernard a pu dire : « L’école de Pont-Aven est née dans la boutique du père Tanguy ». Apprenti cuisinier à 17 ans dans le restaurant Marguery, boulevard Bonne Nouvelle, il se rend souvent dans les galeries les plus célèbres de l’époque, Vollard, Sagot, se passionne pour Van Gogh, Gauguin, Matisse, et va même jusqu’à décorer ses plats en s’inspirant des Fauves. Libéré de ses obligations militaires en 1925, il prend la succession de Monsieur Deveau propriétaire d’un café restaurant à Puteaux situé à l’angle de la rue de la République et de la rue Edouard Vaillant, dont la grande arrière-salle était utilisée pour les noces et banquets, les premières communions et pour les conférences d’éducation populaire organisées par l’Association Germinal. Le 18 janvier 1928, il se marie avec Madame Suzanne RUFFET qui hélas ne partage pas les mêmes goûts pour la peinture que son mari. En effet, Camille Renault reçoit ces jeunes artistes à bras ouverts avec son fameux « contrat du carton ». Par ce contrat, le restaurateur donnait au peintre un carton comprenant du papier blanc, des pinceaux, une boite de gouache et disait à l’artiste « puisque vous êtes là, vous ferez bien un petit dessin. Par exemple des chevaux ou une femme à la fenêtre ? », ou bien « N’aimeriez vous pas faire mon portrait ? ». Pour payer son repas, l’artiste dessinait ce qu’il voulait et le mettait dans le carton. La renommée grandissante de « Big Boy » attira d’autres peintres tels que Picabia et Vitalis et de très nombreux autres artistes fréquenteront son établissement. Son restaurant attirera aussi le tout Paris à Puteaux pour voir les toiles exposées, discuter avec les artistes, mais aussi pour y déguster la « croustade Kupka », « le turbot Villon », le « soufflé Kandinsky » .Parfois un client repartait en ayant acheté une toile. Il devient alors l’homme le plus portraituré de France. Reynold Arnoux, lors d’expositions qui ont été organisées à Londres et aux USA a montré environ 300 toiles représentant Camille Renault. Pendant l’occupation allemande, il ferme son restaurant et s’occupe de la cantine de la Société Générale de TSF réquisitionnée par les Allemands. En 1977, il est admis à l’hospice de Dourdan où il restera pendant 7 ans jusqu'à sa mort le 1er Mars, Cet article reprend les informations publiées dans la Lettre de la Shalp de Mars 1991 par Louis Kammerlocker. |
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